Un PND 2018-2022 aux résultats socioéconomiques très mitigés pour plusieurs raisons, mais pas question pour le gouvernement de ne pas rebondir pour un autre, le Plan national de développement 2022-2026, une exigence républicaine pour chaque quinquennat. L’atelier de lancement des travaux d’élaboration de ce document stratégique du gouvernement a été lancé le lundi 4 octobre 2021 à Brazzaville par Ingrid Olga Ghislaine EBOUKA-BABACKAS,ministre de l’économie, du plan, de la statistique et de l’intégration régionale. Ce PND « en tenant compte de la rareté des ressources », a dit la ministre, permet un meilleur ciblage des priorités et une optimisation dans l’allocation des ressources. Grandir des faiblesses du passé, c’est la règle qui va éclairer l’élaboration du PND 2022-2026.
« Les évaluations qui découlent de chaque plan exécuté permettent de tirer des enseignements et de capitaliser les expériences des plans antérieurs ». Une phrase clé qui résument l’engagement du gouvernement de corriger les faiblesses et contraintes du précédent dans l’élaboration par les experts du nouveau Plan national de développement présenté par la ministre comme ce document qui « structure les bases nécessaires pour répondre aux besoins de la population et améliorer sa qualité de vie ».
Ces faiblesses et contraintes qui ont annihilé les ambitions de l’exécutif sont connues, et Ingrid Olga Ghislaine EBOUKA-BABACKAS les a énumérées : « Mais, ces ambitions n’ont pu être réalisées suite aux facteurs exogènes et endogènes adverses qui ont perturbé les équilibres macroéconomiques, particulièrement la persistance de la récession depuis 2015 qui s’est manifestée par une baisse continue de la croissance du PIB jusqu’à – 6,2% en 2020; le déficit des finances publiques et un niveau d’endettement élevé par rapport à la norme de 70% de la CEMAC ; la mise en œuvre compromise de l’accord de facilité élargie de crédit de juillet 2019 signé avec le FMI et son corolaire, la défiance des bailleurs de fonds; la survenance de la pandémie de Covid-19, un an et deux mois après le lancement du PND 2018-2022, qui a gelé les activités économiques sur l’ensemble de la planète ; enfin, le retard dans le démarrage du PND 2018-2022, qui en réalité n’a été exécuté que pendant deux années ».
Quel PND 2022-2026 alors ?
Au regard du sombre tableau dépeint par la ministre de l’économie, celle-ci a souhaité que « les travaux d’élaboration du PND 2022-2026 s’articulent logiquement avec ceux de l’évaluation du PND 2018-2022 s’achevant ( …) Ce dernier a été élaboré et mis en œuvre dans un environnement marqué par la fluctuation à la baisse du prix du baril de pétrole, soutenait elle , source de déséquilibres verticaux de l’économie congolaise. Tout est il que le nouveau PND « érigera un tronc solide nourri de la sève puissante de la volonté ferme du Gouvernement d’opérer la transition d’une économie congolaise de rente pétrolière vers une économie forte et diversifiée dont le socle demeure un secteur privé entreprenant et dynamique ».
Par ailleurs, le gouvernement souhaite que le prochain Plan National de Développement déploie ses branches dans six directions. Les trois précédents axes de diversification économique, que sont le développement de l’agriculture au sens large, le développement de l’industrie en lien avec les zones économiques spéciales, le développement du tourisme a-t-on appris. Des axes qui seront complétés par trois autres à savoir le développement de l’économie numérique, la promotion immobilière et le développement des zones franches commerciales. Il est à noter que la composante du programme d’appui financier que le Congo souhaite conclure avec le Fonds monétaire international n’est pas laissée en marge.
Le document du PND 2022-2026 qui sortira de cet atelier dont le temps impartis est relativement bref, a indiqué la ministre, sera soumis à l’examen et au vote des parlementaires comme Loi lors de la prochaine session parlementaire.
Photo : Une vue des participants lors de la cérémonie de lancement de l’atelier (Crédit Groupe Congo Médias)