Le Sénateur Ludovic Miyouna a attiré l’attention du gouvernement sur la nécessité de prendre en compte la situation des générations à venir dans la conclusion des accords de prêt avec ses partenaires pour ne pas alourdir la tâche de la postérité. L’interpellation a eu lieu, le vendredi 16 décembre 2022, lors de la plénière consacrée à l’examen et l’adoption du projet de loi la relatif à la ratification des accords de prêt et de don du projet « P-CG-AAG-004 » de développement intégré des chaines de valeurs agricoles conclus avec la Banque africaine de développement.
Les générations futures congolaises pourront faire face à une situation économique difficile en raison des nombreux prêts qui sont contractés aujourd’hui et dont la durée s’entend, en grande partie, sur une période de 40 ans.
Dans son intervention, le vénérable sénateur a souligné la nécessité pour la génération actuelle de faire preuve de responsabilité dans la conclusion de ces accords et de ne pas chercher à sortir des difficultés actuelles en aggravant la situation de ceux qui viendront après eux. Pour lui, le Congo qui ne fait pas des prévisions trente ans, quarante ans avant pour savoir comment alléger la tâche de ceux qui seront là après quarante ans comme c’est le cas dans certains pays des réflexions devraient être menées pour mieux gérer la question.
« Nos problèmes actuels nous les réglons en mettant des difficultés pour les générations futures. En tant qu’Etat nous avons la responsabilité vis-à-vis de l’avenir. Pour des raisons objectives, nous avons pris l’habitude d’alourdir la tâche de ceux qui viendront après nous et je souhaitais que le gouvernement et nous puissions, à l’avenir, réfléchir sur la question pour ne pas continuer d’alourdir les générations futures vis-à-vis desquelles nous avons une responsabilité, mais nous ne serons pas physiquement présents pour répondre de nos actes », a indiqué le vénérable.
En réaction cette préoccupation légitime du Sénateur, Ludovic Ngatsé, Ministre en charge du Budget a plutôt relativisé la situation estimant que la dette contractée dans le cadre de ce projet de loi ne représente que 8.000.000 de dollars. Pour lui, Il ne faut pas se faire trop de soucis, car c’est la partie court et moyen terme qui est la plus importante quand on prend le profil général de la dette congolaise, tout au moins en ce qui concerne la dette extérieure. « Ces enfants viendront retrouver toutes les infrastructures qu’on aura construites. Ils trouveront toute la base économique qu’on aura construite qui leur permettra de la payer», a indiqué Ludovic Ngatsé. Le Ministre a expliqué qu’en prenant le profil de la dette congolaise, au-delà de quinze ans cela ne va plus représenter grand-chose. « L’objectif du programme est celui de payer immédiatement l’essentiel de la dette et profiler la plus petite partie sur quinze ans. Au-delà de vingt ans il n’y aura presque plus de dette. Nous aurons remboursé notre dette dans les quinze années », a rassuré le Ministre.
Des accords au profit du développement agriculture congolaise
Le projet de loiayant bénéficié du quitus de la chambre haute du parlement après débat est constitué des accords de prêt n° « 5565130000801 » et de don n°« 5565155001851 » du projet « P-CG-AAG-004 » de développement intégré des chaines de valeurs agricoles au Congo(Prodivac) signés le 29 juin 2021 entre la République du Congo et la Banque africaine de développement. L’accord de prêt porte sur un montant de 6.000.000de dollars USD et le don de 2000.000 dollars USD, soit un montant global de 8.000.000 de dollars USD pour les deux accords aux fins de promouvoir une agriculture compétitive et résiliente à travers le développement intégré des chaines de valeurs agroalimentaires au Congo.
Avec pour objectifs l’amélioration des chaines de valeurs agricoles et le développement des affaires propices à la promotion des Petites et moyennes entreprises agricoles, l’accord prévoit, entre autres, la professionnalisation de 400 organisations et plateformes des chaines de valeurs :manioc, volaille et poisson ; l’entreprenariat agricole pour plus de 300 jeunes; le renforcement de l’autonomisation de 50.000 femmes à travers la mise en place d’un mécanisme financier adapté pour les chaines de valeurs ; la diffusion de technologies adaptées d’agriculture intelligente face au climat ; l’amélioration de la fertilité des sols sur 15.000 hectares par le développement de l’agroforesterie ; la réhabilitation de 300Km de pistes rurales ; le financement de 100 projets socio-économiques.
Photo : Vue du bâtiment du ministère des finances
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