Les artères publiques à Brazzaville sont de plus en plus convoitées par la population, les vendeurs et les transporteurs qui se disputent les trottoirs, ce qui est parfois à l’origine des accidents ou autres dommages. Plusieurs personnes, fautes de travail conséquent, s’orientent vers les marchés pour y exercer des activités commerciales, instinct de survie oblige. Quels sont les risques auxquels ces dernières sont exposées en vendant leurs marchandises au bord du goudron ? Sont-ils protégés par la loi et les autorités compétentes ?
Vendeurs et con ducteurs sont exposés à plusieurs dangers. En effet, pour les vendeurs dont certains proposent des articles à la criée ou étalés à même le sol. Une vendeuse ambulante de yaourts ayant requis l’anonymat s’est confié à nous en ces termes : « Nous sommes déjà habitués, cela demande du courage. J’ai une expérience de 6 ans dans le marché, nous payons la mairie, la police et c’est ce qui nous rassure en cas de danger et les conducteurs font attention en klaxonnant ».Archange, tenancier d’un point de vente mobile money, est bien conscient des risque qu’il court : « Je suis proche du goudron et le premier danger pour moi ce sont les voitures, qui d’une minute à l’autre peuvent dérailler. Un problème de frein , il peut percuter un de mes clients ou moi-même. C’est un grand risque, mais, on remet tout entre les mains de l’Eternel … En cas de danger, la mairie ne nous accompagne pas en tant que tel mais, nous sommes à la recherche d’une place, donc on ne peut pas obliger la mairie de nous prendre en charge, on subit en cas de perte en vie humaine et d’autres dommages ».
De leur côté, les chauffeurs déplorent un encombrement dans la circulation. En effet sur les artères des marchés poto-poto et de Ouenzé, les embouteillages battent le plein, ce qui à mal les chauffeurs obligés d’éviter les nombreux vendeurs qui vont dans tous les sens . Un chauffeur de bus explique : « La police fait son travail mais certains le prennent en mal. Les vendeurs doivent exercer parce qu’ils doivent survivre avec leurs familles, je les comprends mais, avec toutes ce désordre en cours de route nous sommes en danger, parce qu’on pourrait les percuter. Donc le mieux est qu’ils libèrent le trottoir des marchés pour que nous soyons un peu soulagés ».

Le même souci est ’exprimé par les chauffeurs du marché total à Bacongo. Ces derniers déplorent le manque de sécurité pour ces usagers et qui ne savent pas à quel sein se vouer pour que leur crie soit entendue par les autorités. LUN DENTRE eux s’alarme : « Qu’est ce qu’on peut dire? La police les voit et ne fait rien, il n’ya pas de conseiller, pas de règlementation. Nous sommes persécutés, mais tu iras te plaindre au près de qui ? Déjà que certains vendent devant les commissariats de police, d’autres devant des trottoirs causant des embouteillages. Nous payons des impôts, des patentes mais eux ils sont illégaux et nous n’avons pas de sécurité, pas de choix. Nous sommes obligés de souffrir, de supporter et de faire attention pour ne pas percuter les vendeurs qui étalent à même le sol. Il ya ceux qui sont sur des brouettes, les piétons, les vendeurs ambulants qui nous empêchent de bien rouler et cela nous cause un grand retard. Nous sommes fatigués mais obligés de subir ».
Selon les propos de monsieur MBOUMBA, Responsable du domaine publique dans un des arrondissements de Brazzaville, l’occupation du domaine publique est réglementée selon une loi. Celle-ci définit les modalités d’administration et de gestion de l’espace public et protège toute personne occupant des artères. Selon les dispositions de cette loi, rappelle l’administrateur, nul ne peut occuper le domaine public de l’état sans pourtant obtenir au préalable une autorisation dument signée par l’autorité compétente, et tout citoyen voulant exercer une activité se doit au préalable de se procurer une attestation d’occupation. A défaut, ce dernier sera pris pour un occupant illégal et ne sera pas sous la responsabilité de la mairie en cas de dommage.
M , MBOUMBA, dans une interview qu’il nous a accordée a expliqué : « Nous ne pouvons pas permettre à quelqu’un de mettre sa table à proximité d’une chaussé parce qu’il ya les activités qui ne peuvent pas être mené aux endroits publics … nous sommes conscients des risques, nous faisons de notre mieux pour déployer des agents sur le terrain pour prendre connaissance du lieu et des limites à franchir pour occuper un espace public. Nous accompagnons aussi les usagers qui se sont installés seuls sans notre accord, selon la légitimité de son activité et sa marge à se conformer et de s’enregistrer pour obtenir le document d’implantation afin de régulariser sa situation »
Pour sa part, le secrétaire général du collectif des vendeurs du marché Bernard KOLELAS à Bacongo, BOUKAKA Lambert, a décliné toute responsabilité des vendeurs : « nous ne sommes pour rien, on ne leur interdit pas de vendre, ils trouvent seuls la place et viennent nous voir pour l’occuper parce que le trottoir appartient à la mairie Nous ne prélevons que les droits de balayage ainsi que les droits de l’occupation du domaine public. On espère juste que lorsque le nouveau marché en construction sera terminé, le trottoir sera vide et tous ces vendeurs trouveront de la place pour leur marchandise ».
Photo : Vue des vendeurs dans les artères
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