Le ministre d’Etat ministre de l’agriculture, de l’Elevage et de la pêche, Henri DJOMBO a lancé sous la forme d’un atelier de trois jours le mercredi 24 janvier 2018 à Brazzaville, le projet dit de développement de la pêche et de l’aquaculture continentale (PD-PAC) . Ce projet devrait avoir entre autres effets de contribuer à réduire les importations des produits halieutiques par le Congo. 40 mille tonnes chaque année, le chiffre a été évoqué par Charles BEBAY, Coordonnateur régional de One Health qui représentait la Représentante de la FAO au Congo.
Ce projet est cofinancé par le gouvernement, le Fonds international de développement agricole (FIDA) et le Fond Koweitien pour le développement international. Il est, a indiqué Henri DJOMBO, le premier consacré à l’investissement dans les domaines de la pêche et de l’aquaculture continentale avec l’appui de la FAO dans le cadre des actions prioritaires du Programme National de Développement agricole couvrant la période 2018-2022.
A travers ce projet, les autorités congolaises espèrent faire du secteur halieutique un contributeur à la croissance et à la diversification de l’économie, ainsi qu’à la sécurité alimentaire et nutritionnelle qui constitue aujourd’hui un enjeu majeur même au plus haut niveau parlementaire avec la mise en place il y a peu d’une alliance consacrée à cette préoccupation de souveraineté.
Le ministre d’Etat a pointé du doigt dans son discours plusieurs difficultés qui entravent le développement du secteur : l’ampleur de la pauvreté, les défis du changement climatiques, la faiblesse de la structuration des organisations des pêcheurs et pisciculteurs, l’inexistence de données statistiques et le manque de crédits. Avant d’ajouter : « Le projet dont nous lançons les activités aujourd’hui s’adresse essentiellement aux acteurs de la filière pêche et pisciculture dans les départements des Plateaux, de la Cuvette, de la Cuvette ouest, de la Sangha et de la Likouala. Il permettra j’en suis convaincu , d’améliorer les chaines de valeur, d’assurer une augmentation de 1800 tonnes de poissons par an, de renforcer les capacités des services publics et de mettre à la disposition des producteurs des engins et des crédits adaptés à leurs activités ».
Il sied de noter que pendant l’atelier les participants seront édifiés entre autres sur les procédures de gestion du FIDA, la démarche de décaissement et réapprovisionnement de fonds, l’approche de mise en œuvre du projet.

Dans son allocution, Charles BEBAY, Coordonnateur régional de One Health , représentant de la Représentante de la FAO au Congo, a indiqué que « les ressources halieutiques sont l’un des produits alimentaires de base les plus échangés dans le monde , et plus de la moitié des exportations en valeur proviennent de pays en développement». Et de relever le contraste que le Congo, pays en développement lui aussi reste un importateur net de produits halieutiques. Dressant le tableau du Congo dans la filière, Charles BEBAY souligné que « Le Congo dispose d’un potentiel important dans le secteur de la pêche et de l’aquaculture. Cependant ce dernier n’est pas pleinement mis en valeur à cause de nombreuses contraintes qui ne permettent pas au pays de réduire le volume des importations ». Au nombre de ces contraintes figurent la surexploitation de ressources halieutiques notamment dans certaines zones de repos biologiques, obsolescence des équipements, la faible maitrise des techniques de production.
Le projet PD-PAC dans sa mise en ouvre va s’appuyer sur les résultats du projet « Assistance technique sur les statistiques, les zones protégées et des études biologiques sur la pêche ». Un projet, a signifié Charles BEBAY, qui a permis d’établir la cartographie de zones de repos biologique de poissons, l’identification des habitats essentiels des espèces commerciales de poissons et la cartographie participative des zones de pêche à protéger, ainsi qu’une situation actualisée du secteur pêche dans le »s départements des Plateaux , de la Cuvette, de la Cuvette ouest et de la Sangha.
Photo 1 : Une vue des participants à l’atelier (Christian MANTE / Communication FAO)
Photo 2: Les pecheurs, comme ici sur le fleuve Congo ont plus que besoin d’assistance ( Droit réservés)