Les inondations des derniers pluies de novembre décembre 2017 avaient fait redouter une pénurie des produits alimentaires de base comme le manioc, la banane, le maïs, les taros et autres dans la ville d’Impfondo située au nord du Congo dans le daprtementv de la Likouala. Même si les marchés de la ville continuent a offrir sans garantie dans la durée les produits agricoles grâce à quelques villages non inondés et à ceux de la R D Congo, plusieurs défis sont à relever aujourd’hui et appellent à une grande lucidité.
En effet la ceinture forestière était touchée par les eaux qui ont détruit une superficie des champs estimé à 3295 hectares, exploité par 1358 paysans. D’après le recensement fait par le secteur agricole d’Impfondo, ces 3295 hectares se déclinent de la manière suivante : manioc 3000 hectares détruits, 125 hectares pour les bananiers, 20 hectares pour le maïs, 10 hectares de taros, et 5 hectares pour chaque culture en ce qui concerne l’ananas, l’arachide, la canne à sucre et les légumes maraichères.
Au regard de ce triste tableau l’on peut dire que les inondations continuent de hanter l’avenir car la production d’une saison entière a été perdu par les agriculteurs qui ne savent plus comment relancer leurs activités, vue la difficulté d’acquisition des semences qui se pose avec acuité. Aujourd’hui, une question se pose. Où trouver les 213 millions pour remettre en branle l’activité agricole dans Impfondo et ses environs ? Une question qui bouleverse Victor OSSOU, Chef du secteur agricole du district d’Impfondo.
Les marchés de la ville malgré tout achalandés
Les marchés de la ville balaient d’un revers de mains ces craintes car on y trouve toujours et en quantité suffisante les aliments de base que sont le manioc, la banane et les taros. Une question tout de suite vient à l’esprit, quelle est donc la provenance de cette production vendue dans les marchées ? Deux raisons expliquent cela d’après le Chef du secteur agricole : Certains produits proviennent des zones non inondées puisqu’elles existent. Il s’agit des villages Tsemba au nord de la ville et Ngoundza au sud. L’autre provenance, ce sont les villages de la République Démocratique du Congo juste en face, sur la rive gauche de la rivière Oubangui.
Il faut être prudent et lucide
Il convient de noter que de nombreux analystes s’accordent à dire que le démenti brandi par les marchés d’Impfondo est fragile, si l’on ne relance pas vite les activités agricoles dans la ceinture forestière de la ville, principale foyer de production. La fourniture actuelle des marchés de la ville n’est en fait que la résultante de la saison précédente. Après les récoltes, les producteurs de ces villages pourvoyeurs d’Impfondo actuellement , s’adonneront à l’ensemencement de leurs champs, et l’embelli actuel n’en sera qu’une de façade et les craintes enfui surgiront au galop tel le naturel chassé.
La Direction départementale de l’agriculture et le secteur agricole d’Impfondo ont élaboré une stratégie de relance des activités agricoles après l’épisode des inondations. Au niveau des producteurs certains reprennent petit à petit mais butent devant le problème de boutures de manioc , de drageons de bananiers et de semences maraichères.
Il faut dire que les populations de leur coté de perçoivent pas vraiment les enjeux . Pour elles, le fait que les marchés soient achalandés est suffisant et satisfaisant. Elles n’ont pas vraiment, du moins pour la majorité, cette lecture socioéconomique de la situation.
Photo d’llustration: Des produits agricoles dans un marché ( Droits réservés)
Cet article a été tiré du reportage audio de Serge BOTONGA, journaliste à Radio MOKA d’Impfondo, correspondant de l’émission « Bonjour le Congo » , produite par le Groupe Congo Médias, diffusée sur un réseau d’une dizaine de radios au Congo et sur notre site . Vous pouvez écouter la version audio de ce reportage dans l’émission n°13 du 16 mars 2018