Un individu a été interpellé par les agents des Eaux et Forêts en synergie avec la police, le 11 octobre dernier à Brazzaville à la suite de la découverte, au poste de contrôle de Mbouambé-Léfini, d’une glacière contenant cinq morceaux d’ivoire et trois (03) queues d’éléphants dans un véhicule en provenance de Makoua dans le Département de la Cuvette.
Cet individu, la quarantaine révolue, ferait partie d’un réseau des présumés trafiquants des pointes d’ivoire. En effet, l’expéditeur de ces pointes d’ivoire et queues d’éléphants serait à Makoua et il aurait confié ce colis au chauffeur pour être acheminé sur Brazzaville où son destinataire l’attendait. Un trafic stoppé grâce à un contrôle de routine des éléments des Eaux et Forêts au niveau de leur poste de Mbouambé-Léfini sur la route nationale n°2 dans le Département du Pool.
En découvrant ces produits de faune, ces agents des Eaux et Forêts n’ayant pas trouvé le propriétaire de ces contrebandes dans le véhicule, ont embarqué dans le même bus avec cette glacière. Arrivés à la gare routière de Mikalou dans le 6ème arrondissement de Brazzaville et à la descente de la glacière, le destinataire s’est approché dans l’intention de réceptionner le colis. Ainsi, les éléments des Eaux et Forêts accompagnés de ceux de la police ont mis la main sur l’individu. L’expéditeur et les autres membres de ce réseau sont encore en cavale. Informé, le PALF (Projet d’Appui à l’Application de la Loi sur la Faune Sauvage) apporte son appui juridique dans cette affaire.
Ce prévenu a été déféré ce jeudi 21 octobre à la maison d’arrêt de Brazzaville où il va comparaitre devant le Tribunal de Grande Instance. Il est accusé de complicité de détention et circulation desdits produits, à savoir cinq morceaux d’ivoire et trois (03) queues de cette espèce, représentant trois éléphants massacrés. Il encourt de lourdes peines allant de deux à cinq ans d’emprisonnement ferme et une amende dont le plafond est de 5.000.000 de FCFA conformément à la loi. Les regards seront donc tournés vers la justice pour condamner sévèrement ces actes et ce, pour une bonne cause, celle de la protection de la biodiversité.
L’adjudant Gaël MABOUNDOU, chef de poste de Mbouambé-Léfini (Eaux et Forêt) a déclaré : « à la population je veux leur dire que nous devrions rester ensemble afin de dénoncer ces genres d’actes, car tuer un animal intégralement protégé et commercialiser ses trophées pour les intérêts personnels est similaire à un crime ».
Au cours des dernières années, le trafic des espèces fauniques est devenu plus organisé, plus lucratif et plus dangereux et a pris de l’ampleur au niveau mondial au même titre que le trafic de drogue. L’union internationale pour la conservation de la nature a déclaré le 25 mars dernier, l’éléphant d’Afrique des savanes « en danger » et l’éléphant d’Afrique des forets « en danger critique ». Les éléphants de foret pourraient disparaitre d’Afrique centrale d’ici 2025 en raison du braconnage et de la déforestation. Le commerce illégal de produits de faune conduit à l’extinction des espèces fauniques à travers le monde.
Conscient de ce fait, le Congo s’est engagé à protéger ses espèces animales en voie d’extinction et reste vigilant. Il sanctionne tous ceux qui entravent la loi en matière de protection de la faune sauvage. Dans ce sens, un grand travail est régulièrement accompli par les autorités. Les actes commis par les présumés délinquants de faune sauvage, ne peuvent demeurer impunis.